Awa Ly – Five and a Feather
Une nuit, Awa fît un rêve. L’atmosphère y était enchantée, comme mystique, nimbée dans une scénographie convoquant la lune, la Terre et les éléments. Mélange ancestral entre les Indiens d’Amérique et l’Afrique, l’être chamanique était là, s’exprimant dans une langue inconnue, narrant des histoires réelles ou fantasmées. Ces récits, elle les recevait d’autres, se les appropriait, s’en imprégnait, partageait leur joie, soulageait douleur ou tristesse contenue. Au réveil, la narratrice chamanique s’était évanouie mais sa présence était encore palpable, Awa en fit la conteuse de ce nouvel album : Five and a Feather. Five, comme toutes ces choses que l’on chiffre par cinq : les sens, les océans, les lignes d’une portée musicale, les doigts de la main. Et feather, la plume, l’élément magique, qui les relie, celle dont Awa s’est servie pour écrire et composer les dix titres de ce nouvel album où, sous les pinceaux de SainaSix, elle devient la première femme noire immortalisée dans l’esthétique Art Nouveau de Mucha. La kora de Ballaké Sissoko, la senza de Paco Sery, la contrebasse de Greg Cohen, le chant de Faada Freddy, la steel-guitar ou le erhu (violon chinois) sont autant d’éléments qui viennent enluminer les récits de la conteuse chamanique. Réalisé en compagnie de la paire Jean Lamoot et Pascal Danae, (Victoire de la Musique 2015, catégorie musiques du monde avec leur groupe Rivière Noire), Five and a Feather restitue au plus près l’ambiance chaleureuse de sessions captées live où les instruments se répondent, s’imbriquent et composent l’écrin qui accueillera le principal instrument de cet album : la voix d’Awa. Ces mots qu’elle dépose délicatement ou laisse tomber sur les notes comme des larmes de joie ou de tristesse, coulant de cette source nommée l’amour. Un disque écrit, composé et enregistré comme une fine dentelle constellée de détails qui ne se révèlent qu’à celui qui saura les débusquer.